Bienvenue sur la quarante-neuvième édition
des jeudis Natura 2000 Garonne en Occitanie
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La trame noire et les rivières
En ce mois de février, alors que les nuits raccourcissent progressivement, cette édition des « Jeudi Natura 2000 » est consacrée aux espèces nocturnes et à l’impact de l’éclairage artificiel sur leur mode de vie.
Les espèces nocturnes Natura 2000
Lorsque l’on évoque les espèces nocturnes, on pense souvent aux chauves-souris ou aux rapaces nocturnes comme les chouettes et les hiboux. Cependant, les milieux aquatiques abritent également de nombreuses espèces qui ont besoin d’obscurité pour accomplir leur cycle de vie.
Ainsi, les saumons et les anguilles remontent les cours d’eau de préférence durant la nuit. Les aloses qu'elles soient feintes ou grandes se reproduisent à la tombée de la nuit en produisant leurs bulles caractéristiques.
Or, les éclairages urbains et routiers ont un impact sur ces espèces et leur cycle de vie.
L'impact des éclairages nocturnes
Au-delà des nuisances pour l’homme (consommation énergétique, perturbation du sommeil, disparition du ciel étoilé…), l’éclairage artificiel affecte fortement la faune et la flore en provoquant des phénomènes d’attraction, d’éblouissement, de désorientation ou en créant un effet de barrière.
Par exemple, la lumière artificielle éloigne les chauves-souris tout en attirant les insectes qui constituent leur nourriture, entraînant ainsi une raréfaction des ressources alimentaires. De plus, la lumière entrave leurs déplacements, ce qui les oblige à parcourir de plus grandes distances pour se nourrir, augmentant leur fatigue et réduisant leurs chances de reproduction.
En milieu aquatique, le zooplancton est particulièrement impacté. Ces organismes se déplacent verticalement en fonction de la luminosité : ils restent en profondeur le jour pour éviter les prédateurs et remontent à la surface la nuit pour se nourrir. L’éclairage artificiel perturbe ce cycle, réduisant leur population et impactant ainsi la chaîne alimentaire des poissons qui s’en nourrissent.
Enfin, certains poissons, comme le saumon ou l’anguille, sont directement empêchés de se déplacer à cause de la lumière artificielle, notamment à proximité des grandes villes et des ponts.
Quelles solutions possibles ?
Depuis plusieurs années, la prise de conscience des impacts de l’éclairage nocturne s’est développée à toutes les échelles territoriales. L’une des premières mesures mises en place est l’intégration des corridors noirs dans les documents d’urbanisme. Ces aménagements permettent de créer des zones dépourvues de lumière pour assurer la continuité des déplacements des espèces : c’est ce que l’on appelle la trame noire.
Par ailleurs, un arrêté de 2018 définit les zones à préserver de l’éclairage ainsi que les critères à respecter pour le matériel d’éclairage public. Selon cet arrêté, les cours d’eau, le domaine public fluvial ainsi que les plans d’eau, lacs et étangs ne doivent pas être soumis à un éclairage direct.
À l’échelle individuelle, chacun peut agir en évitant d’installer un éclairage permanent dans son jardin, en orientant les lumières vers le sol et en privilégiant des éclairages de couleur chaude.
La pollution lumineuse est l’une des plus répandues à l’échelle de la planète, mais aussi l’une des plus simples à réduire. N’hésitez donc pas à éteindre vos lumières !
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