Le SMÉAG organise les réalimentations de soutien d’étiage de la Garonne afin de maintenir les niveaux d’eau nécessaires pour éviter les conflits entre usages et la détérioration du milieu aquatique.
Depuis l’été 1993, la Garonne bénéficie, entre le 1er juillet et le 31 octobre, de réalimentations de soutien d’étiage. Le dispositif s’appuie sur les ouvrages hydroélectriques d’Izourt (09), de Gnioure (09), de Laparan (09), Soulcem et de Naguilles (09) (dites IGLS), le lac d'Oô (09), le réservoir de Montbel (09), le réservoir de Filhet (09) depuis 2017. À partir de 2020, ont été ajoutés l'ouvrage de Naguilles-sur-l'Oriège (09) et les retenues de la Raviège (81), sur l'axe Tarn-Agout et des Saints-Peyres (81) sur l'axe Tarn-Agout-Thoré, et à partir de 2022 trois retenus situés sur le bassin du touch (31). Son efficacité s’observe tout le long du fleuve, jusqu’à l’estuaire.
Les opérations permettent de réduire de moitié les situations de tension autour de la ressource en eau et les restrictions de prélèvements et d’usages. Toutefois, les moyens actuels ne permettent pas de garantir les débits d’objectif d’étiage (DOE) fixés. C’est dans une volonté de diversification et d’efficacité du soutien d’étiage que le plan de gestion d’étiage (PGE) Garonne-Ariège 2018-2027 recherche la mobilisation d’autres ressources en France ainsi que à terme dans le Val d’Aran.
Initialement, le PGE Garonne-Ariège, validé en 2004, prévoyait une augmentation du volume d'eau mobilisé, selon deux options :
- Un recours aux seules ressources hydroélectriques existantes ; atteint depuis l’année 2007 ;
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Un recours limité à la ressource hydroélectrique et la création d’un réservoir structurant de soutien d’étiage pour la Garonne, le réservoir de Charlas (31), non réalisé à ce jour.
En 2019, un Protocole d'accord inter-bassins «Garonne-Lot-Tarn-Aveyron» a été signé le 23 août pour renforcer, en cas de non concomitance des situations d'étiage, les débits du fleuve à partir des conventions existantes sur ces affluents. En 2020, un nouveau contrat de coopération pour la période 2020-2021-2022 augmente de 30 % le volume du stock depuis les réserves hydroélectriques d'EDF (+18,5 hm3) et double la capacité des débits sur la période la plus sensible allant de la mi-août à la mi-septembre.
Le soutien d'étiage peut ainsi représenter jusqu'à 50 % des débits du fleuve dans la traversée de Toulouse et jusqu'à 66 % du débit de son affluent, l'Ariège, en amont de Toulouse.
- Un outil de gestion qui facilite la prise de décisions pour la gestion annuelle des étiages ;
- Un outil de prévision décennale dans un contexte d'adaptation nécessaire aux changements climatiques ;
- Un outil de partage de l'information et de cohérence inter-bassin qui doit faciliter les prises de décsion à l'échelle locale, interrégionale et interbassin.
Enfin, l'instauration au 1er trimestre 2014 de la redevance pour service rendu, dite de Gestion d'étiage, permet de pérenniser le financement des actions figurant au PGE Garonne-Ariège, dont le soutien d'étiage. Elle s'inscrit dans le cadre de la DIG Garonne 2016-2028.
Les acteurs de la démarche
Ce dispositif s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Sdage Adour-Garonne et du PGE Garonne-Ariège. Un comité de gestion du soutien d’étiage, présidé par le préfet coordonnateur du sous bassin de la Garonne et le président du SMEAG, fixe chaque année les objectifs stratégiques du soutien d’étiage et valide les bilans de campagne. Il associe le SMEAG, les services de l’État et de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, les gestionnaires des ressources conventionnées, les trois organismes uniques désignés par l'État pour la gestion de l'eau agricole (DUGC) et des représentants de chacune des quatre grandes catégories d’usagers (agriculture, industrie, eau potable, navigation).